Guide de santé inclusive

• Favoriser un soutien familial, éprouvé comme un socle stable et sécurisant, permet d’appréhender différemment les expériences vécues. D’une part, le soutien familial désamorce la charge anxieuse découlant des affronts ou des actes discriminants venus de l’extérieur.  D’autre part, ces discriminations risquent moins d’être intériorisées et d’engendrer une dévalorisation de soi. À l’inverse, une discrimination, si elle est confirmée ou renforcée par le système familial peut être intériorisée et assimilée comme véridique.

À noter, à titre d’exemple, que le taux d’idéation suicidaire diminue de 93% pour les jeunes bénéficiant d’un soutien de leurs parent·es, comparativement à cell·eux qui n’en bénéficient pas. Un solide soutien parental apparaît ainsi en tête de liste dans les facteurs permettant de bâtir une résilience (comme capacité à surmonter l’adversité) pour les jeunes trans* (1) (2).

Dans la même optique, il est primordial d’encourager les parent·es à reconnaître l’identité authentique de leur enfant, par exemple en employant les prénoms et pronoms adéquats, tout en légitimant et soulignant le chemin que cela peut représenter pour les parent·es.

• Accompagner les pensées et vécus des parent·es, parfois teintés d’inquiétudes, de culpabilité, de volonté de protection, etc. Ces aspects, bien que pouvant émaner d’une intention bienveillante, peuvent se mouvoir, malgré eux en comportements plus ou moins restrictifs ou violents vis-à-vis de l’enfant. Au sein des relations familiales, ce qui est dit ou fait par la·e parent·e dans des situations de peur, d’inquiétude ou de résistance peut être perçu comme de la colère ou du rejet par l’enfant. Un accompagnement adéquat peut permettre de cheminer vers un climat familial plus apaisé. Une mise en perspective des préoccupations, vécus et ressentis des membres du système familial peuvent permettre une circulation plus fluide des affects et un nouvel éclairage sur les enjeux parfois inconnus vécus par les autres membres de la famille (2).
• Offrir aux parent·es un espace pour déposer leurs vécus, besoins, interrogations, craintes ou doutes sans pour autant que l’enfant n’ait à y répondre, à en assumer la responsabilité ou à en être l’unique dépositaire.
• Mettre en lien les parent·es/familles avec d’autres familles concernées (via les associations de terrain, par exemple).
• Relayer des informations vérifiées, sûres et pertinentes sur les différents aspects des transitions et explorations de genre(s) (cfr. Pour aller plus loin).
• Différencier et répartir les demandes formulées.
• (Ré)Accorder collectivement les temporalités et rythmes qui peuvent se chevaucher au sein d’une même famille et trouver des repères communs.

Malgré l’importance d’intégrer la famille dans les accompagnements, cela ne peut se faire qu’avec le consentement du ou de la jeune. Par ailleurs, il est important de maintenir, si cela s’avère utile, un espace thérapeutique ou d’accompagnement individuel.

« C’est vraiment important quand on est jeune de nous demander si on veut être seul ou pas pour les questions. Ça peut vraiment être un frein. » (5)