Des pistes pour mieux dépister

Des pistes pour mieux dépister

Les personnes issues de groupes minoritaires sont souvent en rupture de lien avec le monde médical et se font moins dépister de toute une série de maladies, infections, syndrômes ou anomalies à risques.

Il convient dès lors de construire un lien thérapeutique progressif pour améliorer et augmenter la fréquence de dépistages et éviter, par exemple, le développement de cancers ou d’infections sexuellement transmissibles (IST). 

Une accroche efficace au milieu médical est donc d’autant plus importante pour les patient·es issues de populations minoritaires.

Accabler la·e patient·e de questions, de conseils, de tâches à effectuer, de rendez-vous à prendre ou de points d’attention, dès la première consultation médicale, n’est pas propice à l’établissement d’un lien de confiance. En médecine générale particulièrement, vu le flux de consultations, il est très probable d’avoir un·e nouveau·elle patient·e avec qui aucun contact n’a été établi avant la consultation.

Le dépistage d’IST dépend bien entendu de la/des pratique(s) sexuelle(s). Afin d’entamer la conversation, la phrase suivante peut par exemple être utilisée :

Je vais vous poser quelques questions à propos de votre santé sexuelle, ce sont des questions personnelles mais importantes que je pose à tous·tes mes patient·es. Cela va me permettre de savoir quels dépistages vous seraient utiles. Etes-vous d’accord pour que nous abordions ce sujet ?

Dépistage chez les FSF

  • (Auto)frottis vaginal pour PCR gonocoque et chlamydia
  • Si rapport oral : frottis de gorge pour PCR gonocoque et chlamydia
  • Si rapport anal : frottis de gorge pour PCR gonocoque et chlamydia
  • Prise de sang pour sérologie hépatite B (Ag HBs, Ac anti- HBs et Ac anti-HBc)
  • Pas de dépistage systématique pour le HIV et la syphilis
  • Conseils de préventions en santé sexuelle

Dépistage chez les HSH

  • Urines premier jet pour la PCR chlamydia et gonocoque
  • Si sexe oral : frottis de gorge pour la PCR chlamydia et gonocoque
  • Si sexe anal : (Auto)frottis anal pour la PCR chlamydia et gonocoque
  • Prise de sang pour les sérologies HIV, syphilis (TPHA et VDRL) et éventuellement hépatite B (Ag HBs, Ac anti-HBs et Ac anti-HBc) et hépatite A (Ac anti-HA)
  • Conseils de prévention en santé sexuelle

Il est important de ne pas présupposer de certaines pratiques sexuelles de par l’orientation sexuelle déclarée des patient·es, par exemple : « les lesbiennes ne pratiquent pas de pénétration » , « tous les gays pratiquent du sexe anal »,  « les HSH sont automatiquement des homosexuels », etc.

Si la prise de risque est répétée, il est possible de proposer la mise en place d’une PrEP et de rediriger vers les nombreux centres de références en Belgique.
Il est bon de rappeler qu’il existe des vaccins contre certaines IST, dont les patient·es pensent parfois à tort être déjà vacciné·es : hépatite A, hépatite B et HPV. 

Il est souhaitable de commander auprès de différentes associations du matériel de prévention à proposer, par exemple en salle d’attente.

Des pistes pour mieux dépister

La prévalence de certains cancers et IST chez les populations LGBTQIA+ est majoritairement dûe à de moindres dépistages.

Sources

[ Article rédigé avec la participation de Dr. Camille Lecrenier ]
  1. Santé sexuelle / IST. (Société Scientifique de Médecine Générale (SSMG))
    https://www.ssmg.be/avada_portfolio/sante-sexuelle-ist/?portfolioCats=281
  2. Dépistage, traitement et suivi des IST en consultation. (Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE))
    https://www.ist.kce.be/fr/

Pour aller plus loin

L'excellent site :

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