Les bienfaits de la communauté

Les bienfaits de la communauté

La santé communautaire fait partie de la stratégie générale de la santé publique, elle se distingue simplement par le déploiement de politiques de santé sur une base communautaire et non pas individuelle.

Lorsqu’on parle de « communautaire » il va de soi que les LGBTQIA+ ne sont pas un groupe homogène avec des besoins tout à fait similaires en termes de santé, mais l’approche populationnelle permet de toucher davantage de publics, de manière plus précise, grâce à différents « agents de santé », souvent des associations, qui font le lien entre les services de santé généraux et certains groupes spécifiques. Les différentes organisations de santé communautaire de lutte contre le VIH/SIDA, ou pour et par les personnes trans* ou intersexes ont notamment démontré à quel point cette approche donne d’excellents résultats.

Il est primordial de rappeler que la santé publique n’est bien entendu pas segmentable en entités étanches puisque les virus, microbes, maladies, infections, troubles mentaux etc. circulent la plupart du temps en ricochet, en contagion d’une personne à l’autre. Les problèmes de santé d’un individu sont donc souvent ceux de toute la population générale, d’où l’importance, par exemple, de l’aide médicale urgente pour les personnes ne disposant pas de permis de séjour. ll s’agira simplement de se concentrer sur certaines niches de la population globale, plus ou moins importantes, pour être plus efficace, non seulement parce que certains groupes nécessitent un traitement particulier mais aussi parce que ces groupes se sentiront davantage concernés lorsque leur santé est prise en charge par des pairs en qui i⸱els ont confiance

« Quand je vais voir sur google, je ne vais pas forcément tenir compte des avis sur certains médecins parce que j’ai l’impression que le commun des mortels n’a pas forcément mon profil. Enfin, pour ces personnes, c’est peut-être bien d’être chez ce médecin là, mais moi je n’en suis pas certaine. Donc je cherche vraiment des recommandations de personnes qui me sont proches, des personnes de la communauté. » (1)

On remarque que l’emploi d’associations communautaires LGBTQIA+ pour aborder les questions de santé mène à l’augmentation de l’estime de soi des usagers et des savoirs partagés, la diminution de certains comportements à risque, une baisse de la méfiance et une meilleure collaboration des personnes concernées avec les institutions de santé « officielles » et donc une réduction des patient·es « perdu·es de vue » .

La santé communautaire n’est pas un traitement de faveur. Elle est un instrument politique et tactique, qui utilise parfois la non-mixité, pour améliorer la situation d’un groupe précis en vue de faire progresser l’état de santé général du reste de la population. Le fait d’impliquer directement des personnes concernées fait en sorte que chacun·e puisse obtenir le soin approprié, la même qualité de soins que la population générale, le même accès aux soins, tout en se renforçant en tant que communauté politique. Ainsi, l’implication des personnes concernées fera en sorte qu’on n’agit plus seulement pour une population donnée mais aussi avec elle. 

On remarque que l’emploi d’associations communautaires LGBTQIA+ pour aborder les questions de santé mène à l’augmentation de l’estime de soi des usagers et des savoirs partagés, la diminution de certains comportements à risque, une baisse de la méfiance et une meilleure collaboration des personnes concernées avec les institutions de santé « officielles »  et donc une réduction des patient·es « perdu·es de vue »

Les avantages de la démarche communautaire sont aussi :

  • Une meilleure qualité de la relation entre patient⸱e et personnel médical, notamment dans les centres spécialisés avec un rapport de proximité facilité et une approche non-jugeante.
  • Une plus grande accessibilité géographique et discrétion dans les lieux alternatifs.
  • Une plus grande rapidité dans la prise en charge

Les actions de santé communautaire permettent également de réfléchir aux postures traditionnelles : le statut d’expert·e, de « sachant·e » peut parfois être remplacé par une posture de coproduction de savoirs, ce qui favorise l’empouvoirement et la responsabilisation des publics LGBTQIA+ qui les fréquentent. 

« Les agents de santé communautaires stimulent l’innovation dans la prestation des services de santé […] fournissent des soins de qualité supérieure […] accélèrent les progrès vers la couverture de santé universelle […] renforcent l’efficacité et la durabilité des systèmes de santé. » (2)

« Pour moi ça doit vraiment être un objectif commun. Un premier truc c’est vraiment changer la façon de percevoir le système de soin dans le sens que toutes les personnes sont impliquées dans leur propre santé, dans la santé des autres. Il est aussi intéressant d’avoir une reconnaissance des savoirs expérientiels. Donc que les personnes concernées viennent former des étudiant·es. Que les savoirs de terrains fassent partie intégrante de la formation médicale. » (3)

Les bienfaits de la communauté

Organiser un réseau de santé communautaire est une méthode efficace pour prendre en charge les vulnérabilités.