Une santé qui fait exister
Une santé qui fait exister
Les questions de santé sont primordiales dans la vie de chaque citoyen·ne. La Belgique dispose de services de santé parmi les plus élaborés du monde, mais tout le monde n’est pas égal face à ces services. Les accompagnements en termes de santé peuvent être biaisés par des angles morts qui ne seraient pas pris en compte parce qu'échappant aux normes communément admises de nos sociétés et n’étant dès lors pas spontanément envisagés voire allant à l'encontre des convictions de certain·es soignant·es.
Une santé inclusive est donc une santé qui inclut activement les personnes qui s’écartent des normes sociales et dont les besoins et vécus sont souvent invisibilisés ou incompris.
Il s’agira non seulement de faire en sorte que la situation de chaque citoyen·ne puisse être prise en charge au mieux en tenant compte de toutes ses diversités, tout en développant une approche des soins et des accompagnements non-normatifs, c’est-à-dire qui n’influencent pas la personne vers ce qui peut être considéré comme normal (par exemple, une identité cisgenre ou une orientation hétérosexuelle) mais la rejoint dans son vécu propre, son identité, son rapport aux relations, etc.
Carte à lire aussi :
Qu’est-ce qu’une santé non-normative ?
Envisager un traitement identique quelle que soit la personne accompagnée peut être discriminatoire
Une approche inclusive se base sur la liberté d’autodétermination de l’identité et le principe de reconnaissance des diversités, même – et surtout – lorsque cela semble s’écarter des cadres de références propres aux soignant·es. Envisager un traitement identique quelle que soit la personne accompagnée peut être discriminatoire parce que cela revient à une non prise en compte, donc à une invisibilisation ou une négation des caractéristiques propres de la personne ne pouvant mener à un traitement adéquat.
Concernant les publics LGBTQIA+, une approche inclusive de santé permet également de renouer le contact, très distendu, entre les publics LGBTQIA+ et le monde médical (par exemple, en Belgique, une personne transgenre sur quatre évite au maximum tout contact avec les soins de santé) (1).
“Il s’agit de prendre en compte des besoins et spécificités des publics avec une mise en contexte sociétale, structurelle et systémique des possibles vulnérabilités et discriminations vécues par le public.”(2)
« Il nous faut [en tant que professionnel⸱les de santé] prendre en compte toutes les perceptions. […] Une santé inclusive signifie une accessibilité et une adaptabilité de la posture de soins pour que le plus de personnes possibles, dans toute la diversité de la population soit en santé. […] Il s’agit de prendre en compte des besoins et spécificités des publics avec une mise en contexte sociétale, structurelle et systémique des possibles vulnérabilités et discriminations vécues par le public. Il faut sortir de l’idée qu’il y a un type de prise en charge, un type d’accueil ou d’accompagnement, une posture de soin qui pourrait convenir à tous⸱tes – sortir de l’idée d’une prise en charge dite « universelle », qui est en réalité basée sur l’idée de norme, d’une majorité dominante. » (2)
Une santé qui fait exister
Une santé inclusive prend en compte activement les personnes qui s’écartent des normes sociales et dont les besoins et vécus sont souvent invisibilisés ou incompris.
Sources
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Transgender Infopunt
https://www.transgenderinfo.be - Entretien réalisé avec Charline Marbaix pour ce guide
- Être une personne transgenre en Belgique - 10 ans plus tard (IEFH, 2018)