Guide de santé inclusive

D’une façon générale, « faire son coming-out » revient pour une personne à révéler une ou plusieurs caractéristique(s) la concernant qui diffère de ce qui est attendu d’un point de vue normatif. Cela peut concerner l’orientation sexuelle, relationnelle et/ou affective ; l’identité de genre ; les caractéristiques sexuelles ; ou tout autre aspect non-normatif.

Il s’agit alors de faire l’annonce du fait que certaines des présuppositions normatives ne rejoignent pas, ou pas complètement, la réalité vécue par la personne concernée.

Cette action émane d’un processus introspectif, ou du moins, en constitue une étape. Il est davantage question d’un processus qui s’étend sur l’ensemble de l’existence de la personne plutôt que d’un moment ponctuel d’annonce qui s’achèverait une fois l’annonce opérée.

Cette annonce peut se faire de façon publique, privée ou professionnelle.

Le coming-out se réalise souvent de façon plurielle et répétitive, puisque généralement les personnes concernées sont amenées à faire cette annonce plusieurs fois, notamment lors de nouvelles rencontres, en changeant d’école ou de travail, etc.

Cette action est non-obligatoire et ne peut être exigée, attendue, ou faire l’objet de pressions.

Dans les situations de soins, certaines questions posées par la·e professionnel·le peuvent mener au coming out de des patient·es. Il s’agit alors de veiller à ce que cette situation ne se produise que lorsque le processus thérapeutique le nécessite.

Un coming out doit, de préférence, être réalisé par la personne elle-même, ou en tout cas nécessairement s’opérer avec le consentement de la personne (dans le cas contraire, on parlera d’outing).

Un processus de coming out peut être traversé par de nombreux enjeux allant jusqu’à ouvrir  certains dangers ou certaines lourdes répercussions pour la personne concernée. Il s’agit pour les personnes dépositaires de cette annonce d’en mesurer les enjeux et vulnérabilités potentielles.

Dans la même optique, ce passage de l’intimité à l’extimité est souvent, pour les personnes qui sont amenées à le faire, une source de stress, d’appréhension et d’émotions spécifiques.

Il n’y a pas une manière de le faire et il n’y a pas d’âge minimum ou maximum pour faire son coming-out.

Un coming-out n’est pas nécessairement définitif (mais peut l’être).

« Je suis allé voir une psy pour mon coming out qui s’était mal passé, ma maman avait mal réagi. La psychologue n’a parlé que de ma maman, elle disait que c’était à elle d’être suivie. Pour la psy, je n’avais pas besoin de thérapie, elle ne m’a pas demandé quels étaient mes besoins. Elle ne m’a pas posé de questions. Elle m’a invisibilisée. En sortant de là j’étais en colère, pourquoi est-ce que j’avais pris ce rendez-vous? Je m’en voulais d’avoir été voir cette dame pour qu’elle concentre son attention sur la réaction de ma maman à mon coming out et pas à moi. » (7)